[actu-environnement] – L’IA a encore du chemin à faire pour être efficace

Confrontée à de nouveaux défis, l’Europe cherche à se repositionner.
Pour cela, Clément Laurent, responsable RSE chez Axys, propose de revenir aux fondamentaux du projet RSE pour recréer une vision européenne sociétale, économique et transformatrice.
En ce début 2025, les promesses de transformation responsable des entreprises se heurtent à une réalité décevante. Face aux reculs idéologiques et réglementaires, il est crucial de repenser la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) pour une intégration opérationnelle et une transition écologique et sociale véritablement transformative.
Alors que 2024 portait son lot de promesses quant à une accélération de la transformation responsable des entreprises, notamment due à la mise en place de directives européennes aussi ambitieuses que nécessaires, comme la CSRD, en France, en Europe et Outre-Atlantique le réveil est brutal et la dynamique ne semble pas donner de gage d’espoir.
Guerre idéologique contre les politiques « Diversité, Équité, Inclusion », remise en cause de l’ADEME, simplification et report de la CSRD… Pour les professionnels de la RSE, c’est la (grande) désillusion, alors même que nous venons d’enregistrer une année 2024 au-dessus du seuil des + 1,5° C de réchauffement[1], que les inégalités de genre sont « très nettement persistantes »[2], que les actes racistes augmentent[3] et que la redistribution des richesses mondiales ne fonctionne plus[4].
Mais face à un tel constat, nous devons, en tant qu’acteurs de terrain, garder le cap de nos convictions, aller encore plus loin dans notre engagement en repensant notre façon de faire de la RSE.
Une remise en cause prévisible et forte d’enseignements
Oui, la remise en cause des grands textes européens est tout du moins un signal plus qu’ambigu envoyé au monde économique. Cependant, il est nécessaire de rendre plus accessibles certaines directives, et – surtout – de trouver une cohérence entre les exigences demandées aux entreprises de l’UE et celles de l’étranger qui, de fait, sont soumises à une concurrence insoutenable. Cette cohérence est essentielle pour promouvoir une transition écologique et sociale viable pour tous et toutes.
Une fois dit cela, nous devons aussi voir ce que ces revirements ne soulignent pas, à première vue, la fragilité, voire la superficialité, des « stratégies » RSE jusqu’alors menées. Aujourd’hui, les démarches responsables sont vues comme des coûts financiers, humains et législatifs. Ce n’est pas parce que la RSE n’est pas rentable[5], mais parce que la RSE n’est pas intégrée de la bonne façon au sein des entreprises.
Revenir aux fondamentaux de la RSE
Jusqu’ici, la RSE s’est réalisée par petites touches, bien heureux de voir les principes du développement durable se frayer un chemin jusque dans l’antichambre du monde économique réputé apolitique et avide de profit[6]. Ainsi, pour de nombreuses entreprises, faire de la RSE se résume bien souvent à la mise en conformité avec la loi. Or, ce n’est pas faire de la RSE, c’est simplement respecter la loi, les normes et faire du reporting. Pour d’autres, dans les faits, la RSE se cantonne à la sensibilisation des salariés, aux poubelles de tri, à afficher un logo aux couleurs LGBT+, voire à faire un bilan carbone.
Le problème, ce n’est qu’aucune de ces actions n’a d’incidence directe sur la trajectoire de l’entreprise. Certes, ces actions sont importantes pour engager une démarche et lever les freins organisationnels[7], mais elles ne peuvent représenter des leviers profonds de changement, car trop peu de salariés intègrent la RSE dans leur métier et processus opérationnels pour apporter des bénéfices tangibles pour l’organisation et la société.