L’IA agentique, catalyseur de transformation… ou nouveau mirage ?


Depuis deux ans, l’intelligence artificielle est sur toutes les lèvres. Pourtant, derrière l’effervescence médiatique, les chiffres sont implacables : selon IBM, seuls 25 % des dirigeants déclarent obtenir le retour sur investissement attendu de leurs projets IA.

Gartner va plus loin : d’ici fin 2025, 30 % des projets d’IA générative seront abandonnés après la phase de preuve de concept, faute de données fiables, de gouvernance adaptée ou de valeur métier clairement identifiée.

Ces constats, corroborés par Deloitte et McKinsey, révèlent une réalité : l’IA reste trop souvent un mirage technologique, plus qu’un levier de transformation.

Dans ce contexte, les géants du logiciel ont flairé l’opportunité. Microsoft, ServiceNow, Salesforce ou SAP investissent massivement dans l’IA agentique, cette nouvelle génération d’IA capable d’agir de manière autonome, d’apprendre en continu et de s’intégrer aux processus métiers. SAP, par exemple, a vu son action croître de façon conséquente en 2025, portée par l’intégration d’agents IA dans sa suite CX. Pour ces acteurs, l’IA agentique n’est pas qu’une innovation : c’est un virage stratégique et lucratif.

Mais pour les entreprises, la question n’est pas de suivre la mode. Elle est de réussir. Et cela suppose de changer de paradigme. L’IA agentique ne se déploie pas comme un chatbot ou un outil d’automatisation. Elle exige une approche structurée, centrée sur la valeur métier. Comme le soulignent de nombreux cabinets de conseil, les projets les plus efficaces sont ceux qui ciblent des processus critiques, bien délimités, avec un ROI tangible à court terme. Par exemple, dans le marketing, mieux vaut un agent IA qui note automatiquement les leads selon leur potentiel, ou dans la finance, optimise votre reporting financier en validant automatiquement les données, qu’un assistant générique aux promesses floues.

Un autre pilier fondamental de tout projet d’IA agentique réside dans la qualité des données. Sans données fiables, structurées et contextualisées, même les meilleurs agents resteront inefficaces. La gouvernance des données ne peut être une réflexion secondaire : elle doit être pensée en amont et évoluer en parallèle du déploiement des agents. Cela implique de cartographier les sources, d’assurer la traçabilité, de définir des règles de qualité et de mettre en place des processus de mise à jour continue. Les entreprises qui réussissent sont celles qui considèrent la donnée comme un actif stratégique, au même titre que leurs talents ou leur capital technologique.

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Marc MIRONNEAU

Directeur BU Data & Digital