Et si les machines déclenchaient elles-mêmes les commandes en fonction des quantités de consommables ou de pièces détachées disponibles en stock ? L’internet des objets fait entrer la fonction Achats dans l’ère du « Tout-connecté » et renforce les enjeux autour du Big Data Achats.
Nous sommes aujourd’hui au cœur de la révolution de l’internet des objets dont l’avenir promet une infinité de possibilités et d’opportunités. A horizon 2025, l’Institut de l’Audiovisuel et des Télécommunications en Europe (IDATE) estime que 155 milliards d’objets seront connectés. Face à cette mutation, les entreprises doivent dès à présent identifier les enjeux et les opportunités ; notamment pour les fonctions Achats et Supply Chain.
De nouveaux acteurs « autonomes » du processus Achats
L’interaction entre les objets connectés et l’exploitation de l’information en temps réel doit permettre aux objets de déclencher des actions automatisées :
- commander des consommables (cartouches d’encre pour une imprimante)
- commander des pièces de rechange à la suite d’un diagnostic (têtes d’impression)
- commander des prestations de services en cas de panne (intervention d’un technicien)
Les bons de commande sont ainsi établis à moindre coût, le risque d’erreur est diminué et la durée de vie des équipements allongée.
Le rôle stratégique de la fonction achats renforcé
Les objets connectés apportent de la traçabilité sur toute la Supply Chain en digitalisant les étapes et les évènements qui ponctuent la fabrication d’un produit et de ses composants : la provenance des matières premières, les conditions de stockage et d’acheminement, les délais de fabrication, … .
L’ensemble des informations collectées ou générées par les objets connectés sont traitées par le Big Data Achats pour permettre à l’acheteur d’anticiper et de prendre les meilleures décisions.
Combinant objets connectés et Big Data, la fonction Achats améliore le pilotage de la performance fournisseurs et la maîtrise du risque d’image de l’entreprise (achats responsables, lutte contre la contrefaçon, … ).
Le défi de l’interopérabilité
L’internet des objets laisse entrevoir un potentiel d’innovations majeures et une forte automatisation des interactions entre les objets. Cette révolution doit s’accompagner d’une standardisation des échanges de données pour assurer l’interopérabilité des objets sur toute la Supply Chain. L’interopérabilité est inéluctable. Elle s’imposera à tous soit par l’émergence d’un acteur technologique majeur soit par une prise de conscience des autorités de régulation. En attendant la norme IOT, certaines entreprises pionnières, comme Décathlon, s’appuient sur la technologie RFID pour tirer bénéfice de la révolution des objets connectés. Décathlon pilote aujourd’hui toute sa Supply Chain grâce au procédé RFID (fabrication, stockage, inventaires, … ).
Lucien Mariette